<h1>Noelfic</h1>

Revolution | Originum


Par : llbartabacll

Genre : Science-Fiction , Action

Status : Terminée

Note :


Chapitre 1

Publié le 21/02/15 à 12:44:22 par llbartabacll

#1 : Extinction

308 ème Cycle – An 434
Afghanistan – Base aérienne de Bagram


Il faisait chaud en ce début de mois de Novembre, les exercices de la matinée s’étaient bien passés et le reste de notre temps libre nous permettait de nous reposer. Certains, en profitaient pour lire des livres à la bibliothèque de la base, d’autres à jouer au basketball à l’extérieur, tandis que j’avais pris l’habitude de m’allonger sur mon lit pour penser de tout et rien à la fois. Bref, une journée des plus ennuyantes… A vrai dire, cela faisait environ six mois que je vivais dans la base et à part quelques tâches de surveillance, les journées se ressemblaient toutes pour la plupart. Nous étions bien loin du cliché du soldat toujours sur le champ de bataille, en proie à un conflit, où il ne savait pas s’il allait survivre. Néanmoins, je préférais ces journées typiquement tranquilles où je remplissais mon devoir de soldat sans avoir à risquer ma vie…

"Jake ? Jake ! Tu m’écoutes quand je te parle ?! demanda Matthew en me tapant la jambe.
- Pas vraiment… Tu disais ?
- C’est aujourd’hui que le Président arrive sur la base ?
- Il paraît…
- Tu as l’air d’être vraiment intéressé par sa venue…
- Pourquoi je le serais… ? Je veux dire, il va venir, saluer quelques soldats, nous sortir le même discours qu’il sort à chaque fois et repartir… Ça a beau être le Président des Etats-Unis, ça n’empêche pas que je m’en fiche… "

C’est à ce moment que le Général entra d’un pied ferme dans le dortoir. "Garde à vous ! " hurla-t-il. Je m’empressai de me lever de mon lit pour me mettre en position. Les hauts placés étaient sur le pied de guerre depuis l’annonce de la venue du Président. Tout devait être parfaitement propre et rangé, de notre lit soigneusement fait aux cabinets minutieusement nettoyés. "Encore en train de rêvasser, Soldat Kandless ? " se demanda le Général, face à moi. Je ne répondis pas tout en gardant la tête haute ni même en clignant des yeux. Un silence de quelques secondes s’installa dans la pièce et il reprit son discours en s’éloignant.

"Le Président est en visite aujourd’hui dans la base, vous savez tous ce que vous avez à faire. Je ne veux pas apprendre ou voir ne serait-ce qu’une seule faute de chacun d’entre vous durant l’entièreté de cette venue ! Préparez-vous et faîtes-vous belles pour le discours les filles, il y aura des caméras."

J’étais assigné dans l’équipe Alpha, celle de la première voiture durant l’escorte du Président, de son point d’arrivée jusqu’au lieu de son discours. Nous devions être équipés pour toutes les circonstances. Gilet pare-balles, multiples grenades et munitions ainsi que d’un M4 et d’un nouvel appareil expérimental à l’avant-bras.

"Ce truc est peut être révolutionnaire mais, pour l’instant, j’ai toujours pas compris comment ça fonctionne, s’exclama un des soldats de l’équipe.
- Ça permet de te localiser, communiquer avec les autres et te donner des tas d’informations utiles, répondis-je.
- On peut faire ça aussi. montra Matthew en écrivant « tu crains » sur l’appareil du soldat.
- Enlève-moi ça ! Le Sergent va encore me mettre de corvée s’il voit ça !
- Assez joué les gars, allons accueillir notre chère Président.
- Ça t’intéresse maintenant ?
- C’était ironique Matthew… "

La température à l’extérieur frôlait les trente degrés Celsius, nos uniformes n’aidaient pas à nous sentir plus à l’aise. Nous entrâmes dans un Humvee alors que l’avion du Président passa juste au-dessus de nous. Mitraillé par les photographes, le Président descendit de l’Air Force One à quatorze heures exactement. Il serra la main du Général d’armée avant de parler avec lui l’espace d’un instant, puis s’engouffra dans son véhicule blindé.
Le trajet se passa sans le moindre souci à répertorier, tout s’était déroulé sans embuches. Finalement, la journée ne changeait en rien des autres, à la fois ennuyeuse et tranquille. Le Président salua, de nouveau, plusieurs soldats et entra dans le bâtiment adjacent à son lieu de discours. La cours faisant face à l’estrade était déjà remplie de plusieurs milliers de soldats qui, sous un tonnerre d’applaudissements, accueillirent le Président.

"[…] Le retrait total des troupes pour la fin d’année deux mille seize est en passe de se terminer. Vos familles vous soutiennent. Votre Nation vous soutien. Nous sommes fiers de vous ! ". C’est ainsi que se termina le discours d’environ une vingtaine de minutes. Le Président salua la foule sous une ovation quasi-assourdissante. Soudain, une sirène grave et continue éclata dans le ciel suivi de l’apparition progressive d’une immense ombre. L’état d’alerte fut immédiatement donné mais quelque chose heurta le sol de plein fouet. L’onde de choc nous fit virevolter violement à plusieurs mètres de l’impact, me faisant perdre momentanément connaissance. Les échanges de coups de feu me réveillèrent, le regard dirigé vers le ciel, je remarquai la disparition de l’ombre. Désarmé, je me traînai jusqu’au bâtiment pour éviter les tirs.

"Cibles multiples ! Protégez le Président ! " entendis-je de l’extérieur. J’essayai de récupérer une arme à terre mais je n’arrivai pas à la prendre, comme si elle était bloquée. Je forçai pour la récupérer quand quelque chose m’attrapa fermement par le cou et me souleva au-dessus du sol. Une personne se matérialisa devant moi, vêtue d’une armure et d’un casque. D’un revers de la main, elle m’envoya de l’autre côté de la pièce. Je me relevai rapidement en position de combat. Je ne vis pas le coup partir que je me retrouvai déjà à terre. Je sentis la fin arriver quand une balle, certainement perdue, toucha l’ennemi. Je n’eus le temps de réagir qu’il avait déjà disparu.

" Jake, c’est toi ? demanda Matthew en arrivant furtivement dans la pièce.
- Heureusement que tu l’as eu, j’aurais pu y passer.
- Tu parles de qui ?
- … Laisse tomber.
- Prend cette arme, dit-il en me lançant un M4, on a pour ordre d’aider l’extraction du Président.
- Et il se trouve où en ce moment ?
- Dans le bunker. "

Nous avançâmes lentement dans les couloirs habituellement bondés de monde, nous pouvions entendre des tirs et des cris au loin. Matthew, en tête, indiquait le chemin à suivre alors que je protégeais nos arrières. Un bruit soudain suivi d’une série de pas arrêta notre allure. Un bras traversa le mur, attrapant Matthew et l’emportant avec lui dans la pièce voisine. J’accourus dans la pièce et sautai sur l’ennemi. Me tenant fermement à son dos, il me cogna à maintes reprises contre le mur pendant que Matthew essaya de tirer avec son arme. D’un coup de main, il dévia l’arme qui déversa plusieurs balles dans le plafond. Il me fit lâcher prise et me lança sur Matthew. Je retombai à côté de l’arme et me précipitai de l’attraper. Je me retournai et me mis à tirer toutes les balles du chargeur sur l’ennemi. Alors qu’il se protégeait avec son bras, Matthew se jeta sur l’ennemi et le fit basculer, avec lui, par-dessus le vide. Aussitôt, je me dépêchai de le rattraper au bord de la fenêtre.

"Il s’en est fallu de peu… Merci.
- Tu me remercieras plus tard, on n’en a pas encore terminé, répondis-je en le remontant.
- On y est presque, en route. "

Nous arrivâmes face à la pièce qui donnait accès au bunker. Des corps gisaient sur le sol et les murs dégoulinaient de sang. Nous remarquâmes quelqu’un assit au fond de la pièce dans laquelle nous entrâmes, doucement. La personne baignait dans une mare de sang et ce fût avec surprise que Matthew constata qu’il s’agissait du Général d’armée. Soudain, plusieurs assaillants apparurent autour de ce dernier. Fusils pointés dans notre direction, nous étions contraint de déposer nos armes. C’est alors que Matthew dégoupilla discrètement une grenade au niveau de sa ceinture. Il mit en évidence son appareil, le message « dsl » y figurait. C’est au même moment que nous levâmes nos mains. Matthew se mit à courir vers les assaillants alors que j’accourus vers la porte du bunker. J’eus à peine le temps d’actionner l’ouverture de la porte avec mon appareil. Le souffle de l’explosion me propulsa sur celle-ci qui s’ouvrit sous la force de l’impact. Etourdis par l’explosion, je me retrouvai à terre. C’est alors que quelqu’un se mit sur moi pour m’immobiliser.

"Il est peut être avec l’ennemi !
- C’est impossible, il est habillé comme un soldat. Il vient nous aider à extraire le Président !
- Ou alors il essaye de nous tromper pour nous avoir !
- … Qu’est-ce qu’on en fait alors ? "

Brusquement, je fis bousculer l’individu et le pris en otage tout en me relevant. Tous les autres agents se mirent à me viser et c’est dans un brouhaha inaudible que j’essayais d’expliquer la situation. Le Président leur ordonna de baisser leur arme, ce qu’ils effectuèrent immédiatement. "Monsieur le Président ! " eus-je le temps de dire pendant que l’un des gardes, qui essayait de refermer la porte, traversa la salle et s’écrasa contre le mur. Une grenade, qui roula jusqu’au milieu de la salle, s’en suivi. Je courus sur le Président, le poussai dans la pièce où les vivres étaient stockés et fermai la porte à toute vitesse. L’explosion de la grenade brula légèrement mon avant-bras.

"Prenez-ça, dis-je en lui donnant une arme. Vous surveillez la porte !
- Elle ne va pas tenir longtemps, vous feriez bien de trouver une idée.
- Y’a toujours une porte de secours mais celle-ci est dérobée derrière les étagères alors surveillez cette porte et laissez-moi faire ! "

Je renversai les étagères pour trouver la porte camouflée de la même couleur que les murs. Malheureusement, cette dernière ne pouvait s’ouvrir et se fermer qu’électroniquement. J’essayai de la déverrouiller avec mon appareil mais il ne fonctionnait plus. J’attrapai alors la tranche de la porte et tentai de l’ouvrir de force. Au bout de l’effort, la porte commença à céder. Le champ de force qu’exerçait le mécanisme me faisait de plus en plus lâcher prise. Le Président se glissa dans la petite ouverture que j’avais réussi à faire. Je le suivis juste après. La porte, quant à elle, se referma bruyamment derrière nous.
Le dédale de tunnels était plongé dans le noir, seulement quelques rayons du soleil traversaient les bouches d’aération. Les douleurs aux mains me donnaient beaucoup de difficultés pour tenir mon arme. Je sentais encore les marques de la porte sur mes paumes. L’extérieur était d’un calme plat, comme si tout le monde était mort. Au fond du dédale, je remarquai des ombres imposantes qui traversaient lentement les tunnels, certainement à notre recherche. Une partie de cache-cache s’engagea entre l’ennemi et nous. Je n’étais jamais venu en ces lieux auparavant. Les déplacements se faisaient stratégiquement pour éviter l’ennemi sans pour autant chercher le bon chemin. De ce fait, nous nous perdîmes rapidement et l’un des individus nous aperçut. J’ordonnai au Président de courir suivi de près par moi-même. La course frénétique nous mena vers une canalisation donnant vers une sortie. Au dernier moment, le Président hésita à se laisser glisser. Regardant en arrière, je ne le vis qu’au dernier moment et le percutai, glissant violement jusqu’en bas.
"Je crois que ma cheville n’a pas tenu à la chute. " s’exclama le Président en se tordant de douleur. Je le pris immédiatement sur mes épaules. La canalisation nous avait menés dans un fossé, tout près du tarmac de l’aéroport. La pente pour remonter fut difficile. C’est alors que j’aperçus l’avion du Président en flamme. Il ne restait plus qu’une solution, partir d’ici avec un véhicule terrestre. Je courus jusqu’à l’épuisement tout près d’un Humvee. J’installai le Président sur la banquette arrière et pris place dans le véhicule. Les pneus grinçant sur le sol, nous fuîmes la base à vive allure.
Dans une ligne droite interminable et à plus de deux-cents kilomètres à l’heure, l’ombre gigantesque réapparue dans le ciel suivi d’un impact plus loin sur la route. J’aperçus que c’était de nouveau la silhouette d’un ennemi, se tenant immobile au milieu de la voie. Je poussai le véhicule jusqu’à sa vitesse maximale pour percuter, de plein fouet, l’individu qui ne réagissait toujours pas. C’est alors qu’il bondit à plusieurs mètres au-dessus du sol et retomba juste en face du véhicule qu’il stoppa d’un coup de poing sec sur le capot. Le Humvee blindé se leva, passa au-dessus de l’ennemi et se crasha un peu plus loin à la suite de plusieurs tonneaux.
Complètement retourné, le Humvee se mit à flamber. Je m’extirpai difficilement de l’habitacle avec le Président au bout des bras. J’eus le temps de le traîner assez loin avant que le véhicule explose. L’ennemi passa à travers les flammes, comme si de rien n’était, et se dirigea lentement sur notre position. Je laissai le Président sur le bord de la route et commençai à tirer avec la seule arme qu’il me restait, un Beretta. Malgré les dizaines de balles qui touchèrent l’ennemi, celui-ci continua à avancer jusqu’à arriver proche de moi. C’est alors qu’il mit un coup de pied sur l’arme qui s’envola dans les airs. Il rattrapa le Beretta en vol et le pointa sur ma tête. Sans avoir la moindre chance de réagir, je reçus une balle, à bout portant, dans le crâne.

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